Dans une étude du Conseil d’État de la fin des années 1990 (que je ne retrouve plus à cette heure) l’on montrait tout le danger de la contamination dans notre République du principe d’égalité par le principe d’identité.
Bruno Lasserre Vice-Président du Conseil d’État dans un « discours sur l’égalité des citoyens dans la République » prononcé à l’École Nationale de la magistrature le jeudi 29 novembre 2018 soulignait à l’attention des magistrats actuels et futurs de l’autre ordre:
« (…) notre pays est aujourd’hui confronté à la nécessité pressante de faire émerger du principe d’égalité une égalité plus réelle et concrète, sans toutefois que cet impératif ne conduise à remettre en question les principes constitutionnels. C’est donc un équilibre très fin qu’il s’agit de trouver entre les mesures dites de rattrapage, qui permettent de corriger certaines inégalités de fait, et les principes d’égalité et d’unité qui excluent la reconnaissance d’un droit à la différence. Je crois à cet égard qu’une approche en termes d’égalité des chances est plus conforme à notre modèle qu’une politique de quotas qui aboutirait à créer des inégalités pour en corriger d’autres (…) »
https://lnkd.in/eunNsrwF
Sous le bénéfice de ces hauts auspices, schématiquement et très réellement, il semble que tout discours identitaire se réduise à une dimension, verticale, le réseau, l’appartenance, la fidélité au groupe avec ses gages. L’identité n’a pas de rapport à la notion de vérité, qui suppose, elle, un espace commun partagé, horizontal, chronologique, qui permet de confronter des faits à ces espaces, entre égaux en droit.
Notre démocratie suppose, cela va mieux en le disant, le service de l’intérêt général. Mais traversée par les réseaux de communication de tout poil qui la corrompent et corrompent aussi ceux qui ne la paye pas en retour de l’élection qu’elle leur a donné, notre démocratie ne pourra renouer avec l’intérêt général (donc la république) qu’à condition de reconquérir farouchement le champ de l’égalité, condition de la vérité.
L’on ne dira jamais assez les turpitudes de Vincent Bolloré, de son dangereux bouffon Hanouna, de ceux qui s’y ennivrent. Entre autres. CNEWS ment, Hanouna ment, Bolloré ment mais la vérité n’est pas leur affaire, ni celle de celles et ceux qu’ils nourrissent.